Pas facile de redémarrer après le post précédent. Je l'assume à 200% mais les vives remarques qu'il m'a attiré ont été difficile à digérer et m'ont coupé l'envie de me reconnecter. Qui a raison, qui a tort ?Je critique ceux qui veulent transformer la montagne en stade mais de mon coté, je m'en "sers" pour me mettre en avant dès que l'occasion se présente. C'est finalement aussi peu glorieux...
Si ces propos ont tourné en boucle dans mon esprit, mes yeux n'en sont pas moins restés tournés vers ce magnifique là-haut. La quête de la 101 éme course reste mon Graal (101éme dans le sens de l'inconnu à découvrir plus que dans la difficulté à surenchérir)
Le début du Printemps, c'est la période idéale pour ce beau secteur qu'est la face ouest du Plan, la chaleur fait fondre la neige accumulée les mois précédents. Ces conditions demandent une grande attention car passé la date de péremption, les pierres se mettent à pleuvoir, les couloirs d’accès sont alors aussi dangereux que l'église de Charleston la nuit du 17 Juin dernier.
Pour avoir évoquée cette ligne avec Fabien Dugit quelques mois auparavant, c'est naturellement que je lui propose l'autre bout de la corde. Le projet initial est la Brown-Patey de 63, décrite dans le Vallot d'époque comme "le plus bel itinéraire du versant et une des plus belles voies des Aiguilles de Chamonix". Mon idée est de l'emprunter dans le bastion supérieur, le topo évoquant un dièdre évident de 120m en 5+. Pour y arriver, le couloir et ses 2 ressauts mixtes me semblent plus en rapport avec les conditions de la montagne. La ligne ainsi envisagée permet surtout une attaque nocturne garante d'une relative sécurité. Plus rapides en descente de bières qu'en montée de sentier, la durée de sommeil se chiffre finalement plus en minutes qu'en heures. La montée au Plan est toujours aussi peu funkie mais l'enceinte assume sa mission et l'électro s'avère une fois de plus le meilleur des boosters ! Encore un petit effort et nous voilà avec le jour à la rimaye. De loin, le ressaut raide qui marque l'attaque est marqué d'un beau trait blanc, on va se régaler. J'attaque mais bizarrement les engins traversent un peu trop facilement le blanc revêtement. Progressant en évitant de trop reculer, je me retrouve finalement devant un passage bien trop raide et bien trop peu protégeable. Je désescalade une bonne dizaine de mètres et en forçant un peu trouve un passage bien moins exposé quelques mètres à droite. Encore une demi longueur à faire attention et on atteint le couloir. Petit coup d'accélérateur et nous voilà au pied d'un cirque large à sa base d'une bonne 100aine de mètre. Plusieurs possibilités possibles s'offrent à nous : des dalles fissurées à droite, un grand dièdre au centre et un ressaut en glace à gauche. Si j'avais réussi à déterminer un itinéraire dans le 2éme bastion, le premier n'offrait pas de passage évident vu de loin. Du coup, pour tomber au plus proche de la ligne imaginée à l'étage du dessus, on supprime la solution droite. Restera à trancher un peu plus haut pour la suite du programme. "Repousser au lendemain blablabla" étant une de mes morales favorites, on progresse sereinement de 3 longueurs.
Du pied, le dièdre, un peu trop large à mon gout ne m'excite plus du tout. Avec une seule possibilité, la résolution du problème s'avère plus simple à traiter. De toute façon à partir de là, la descente serait trop dangereuse, le soleil tape déjà sur le sommet de la face. La coulée de glace qui s'est formée au fond d'un diédre est magnifique à grimper : Physique et fragile, l'édifice sur lequel nous progressons met le piment que j'attends de ce genre d'ascension.
Après cette longueur géniale, succède une fissure tellement large et profonde que le grimpeur finit par disparaître à l'intérieur, dément !!!!!! Une longueur facile et le deuxième bastion nous domine, beaucoup plus court il est aussi extrêmement raide. Une belle longueur de mixte et la face nous fait encore cadeau d'une longueur de glace, trop bien. Je me régale de ce passage avant de passer, bien content, le relais au savoyard mais néanmoins talentueux Dugit. L'avantage avec un gars qui court dans le 8éme supérieur, c'est qu'il ne va pas être embêter longtemps par les 200m de fissures qui nous dominent. Le mur est rayé de plusieurs fissures-diédres et la ligne Brown-Patey est bien 100 mètres plus à droite, pourquoi s’embêter à traverser dans de la neige molle et fondante quand on peut attaquer directement une tour rocheuse aussi tentante ? Bonus non négligeable, en attaquant au centre de la face, la hauteur à grimper sera largement plus haute que les 120 prévus !!! Fabtor a l'embarras du choix pour ouvrir à son tour. Pressantant un adversaire de taille, l'aiguille du Plan entre en résistance et s'organise rapidement en nous bouchant de terre, de neige et de glace la ligne évidente. Mais le Fabien est rusé, efficace, rapide et "beau gosse" mais là pour le coup, ça sert à rien vu qu'il n'y a pas foule de "girls to the top" dans le coin. Son côté joueur, qui souvent m'amuse, le pousse à me proposer un relais sous une douche glacée. Pendu comme un saucisson, me voilà condamné à subir en râlant mais comme la fin se précise, l'humidité ambiante n'est finalement pas si dérangeante. Un dernier coup de collier dans du mixte facile, un petit temps pour souffler en regardant passer un Dragon, l'hélico de la Sécurité Civile, rempli de copains (qui eux partent travailler à proximité) et la belle arête neigeuse qui mène au sommet du Plan est atteinte.
La classe, c'est pas tous les jours qu'on inscrit son nom entre Bonington, Brown, Patey, Gabarrou et Profit. Tout pile 17 heures d'effort ! Il nous en faudra encore 3 avant de savourer le délicieux dîner que Laurence nous a gardé spécialement au chaud.
Merci Mère Nature pour cette belle journée qui ira se caser dans la boîte à souvenirs des bons moments du passé!
Matos : Corde de 60m / Friends : 000 à 3 + 1 jeu de .4 à 2 / Broches : 2
Pas de relais / pas de point en place
Si ces propos ont tourné en boucle dans mon esprit, mes yeux n'en sont pas moins restés tournés vers ce magnifique là-haut. La quête de la 101 éme course reste mon Graal (101éme dans le sens de l'inconnu à découvrir plus que dans la difficulté à surenchérir)
1 : Bonington-Flores 66 / 2 : Dugit-Mercier '15 / 3 : Gabarrou-Picard Deyme 75 / 4: Voie Fontaine 1898 rectifiée / 5:Tavernier-Profit-Radigues 85 |
Le début du Printemps, c'est la période idéale pour ce beau secteur qu'est la face ouest du Plan, la chaleur fait fondre la neige accumulée les mois précédents. Ces conditions demandent une grande attention car passé la date de péremption, les pierres se mettent à pleuvoir, les couloirs d’accès sont alors aussi dangereux que l'église de Charleston la nuit du 17 Juin dernier.
Du pied, le dièdre, un peu trop large à mon gout ne m'excite plus du tout. Avec une seule possibilité, la résolution du problème s'avère plus simple à traiter. De toute façon à partir de là, la descente serait trop dangereuse, le soleil tape déjà sur le sommet de la face. La coulée de glace qui s'est formée au fond d'un diédre est magnifique à grimper : Physique et fragile, l'édifice sur lequel nous progressons met le piment que j'attends de ce genre d'ascension.
Après cette longueur géniale, succède une fissure tellement large et profonde que le grimpeur finit par disparaître à l'intérieur, dément !!!!!! Une longueur facile et le deuxième bastion nous domine, beaucoup plus court il est aussi extrêmement raide. Une belle longueur de mixte et la face nous fait encore cadeau d'une longueur de glace, trop bien. Je me régale de ce passage avant de passer, bien content, le relais au savoyard mais néanmoins talentueux Dugit. L'avantage avec un gars qui court dans le 8éme supérieur, c'est qu'il ne va pas être embêter longtemps par les 200m de fissures qui nous dominent. Le mur est rayé de plusieurs fissures-diédres et la ligne Brown-Patey est bien 100 mètres plus à droite, pourquoi s’embêter à traverser dans de la neige molle et fondante quand on peut attaquer directement une tour rocheuse aussi tentante ? Bonus non négligeable, en attaquant au centre de la face, la hauteur à grimper sera largement plus haute que les 120 prévus !!! Fabtor a l'embarras du choix pour ouvrir à son tour. Pressantant un adversaire de taille, l'aiguille du Plan entre en résistance et s'organise rapidement en nous bouchant de terre, de neige et de glace la ligne évidente. Mais le Fabien est rusé, efficace, rapide et "beau gosse" mais là pour le coup, ça sert à rien vu qu'il n'y a pas foule de "girls to the top" dans le coin. Son côté joueur, qui souvent m'amuse, le pousse à me proposer un relais sous une douche glacée. Pendu comme un saucisson, me voilà condamné à subir en râlant mais comme la fin se précise, l'humidité ambiante n'est finalement pas si dérangeante. Un dernier coup de collier dans du mixte facile, un petit temps pour souffler en regardant passer un Dragon, l'hélico de la Sécurité Civile, rempli de copains (qui eux partent travailler à proximité) et la belle arête neigeuse qui mène au sommet du Plan est atteinte.
La classe, c'est pas tous les jours qu'on inscrit son nom entre Bonington, Brown, Patey, Gabarrou et Profit. Tout pile 17 heures d'effort ! Il nous en faudra encore 3 avant de savourer le délicieux dîner que Laurence nous a gardé spécialement au chaud.
Merci Mère Nature pour cette belle journée qui ira se caser dans la boîte à souvenirs des bons moments du passé!
Pas de relais / pas de point en place